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LE DÉVELOPPEMENT DURABLE DANS LES ÉTABLISSEMENTS DE SANTÉ : DES ENJEUX PRÉGNANTS ET DES SOURCES D’ÉCONOMIES POTENTIELLES !

Le développement durable dans les établissements de santé : des enjeux prégnants et des sources d’économies potentielles !

La prise de conscience des enjeux du Développement Durable par l’ensemble des acteurs de la santé est désormais de plus en plus effective. D’ailleurs, aujourd’hui, le développement durable est inscrit dans la certification HAS (Haute Autorité de Santé) depuis 2010, ce qui veut dire que les établissements de santé et les établissements médico-sociaux, au cœur des enjeux de la société, sont inévitablement conduits à intégrer ce changement pour se positionner quant à leur responsabilité sociale, sociétale et environnementale. Plus spécifiquement, on parle de RSE, autrement dit de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise ou de RSO (Responsabilité Sociétale de l’Organisation) : ceci signifie qu’il est de la responsabilité des établissements de santé d’intégrer ces nouveaux enjeux pour leur permettre de délivrer des soins de haute qualité, tout en recherchant l’efficience économique, l’équité sociale et le respect de l’environnement.

Tout d’abord, en termes d’efficience économique, on peut clairement affirmer qu’il y a de quoi faire…

Surtout au niveau de la gestion des déchets : les DASRI (Déchets d’Activités de Soins à Risques Infectieux) peuvent se révéler un vrai gouffre financier quand ils sont mal gérés…quand on voit certains médecins jeter dans les blocs opératoires des déchets à risques infectieux dans des poubelles réservées aux déchets assimilables aux ordures ménagères, c’est toute la poubelle qui sera traitée au prix fort ! Dommage et ce geste anodin en apparence ne fait qu’accentuer les injonctions contradictoires pour le personnel technique qui n’y comprend plus rien. Et les chiffres parlent d’eux-mêmes : 700 000 tonnes de déchets produits par an ! Faites-le compte.

Mais l’eau n’est pas en reste non plus : en moyenne, 470 litres d’eau sont consommés par lit et par jour !

Sans parler du gaspillage alimentaire dans les cantines, 264 grammes par personne et par jour, un vrai record puisque ce taux dépasse celui de la restauration commerciale et scolaire.

Alors oui, si on regarde bien et de plus près, il y a beaucoup de gaspillage mais des sources d’économies sont possibles ! Il faut ensuite voir les investissements que cela demande et c’est souvent là que le bât blesse, car les marges de manœuvre sont très faibles au niveau budgétaire. Mais avec un peu de bon sens, des bons gestes et des réglages, on peut faire avancer les choses, et nombre d’hôpitaux peuvent en témoigner.

Les établissements peuvent trouver des solutions pratiques pour réduire ces pertes :  des établissements ont réussi à faire 30 000 euros d’économies sur 1 an en gérant mieux leurs DASRI , d’autres ont installé des réducteurs de pression dans les douches, ou encore certains ont fait le choix de recueillir les préférences alimentaires ou d’adapter les quantités selon les besoins.

Nous vous invitons aussi à aller voir les actions des hôpitaux de Tours, de Rouen, de Poitiers, ou d’Alès assez exemplaires dans le domaine : nombreuses filières de tri, bilan carbone, plan de déplacement entreprise, éco-conduite, qualité de l’air intérieur, nettoyage des chambres à la vapeur, achats de produits d’entretien écolabellisés et de cosmétiques bio, toiture végétalisée etc etc. Certes, certaines actions sont plus faciles à réaliser à la construction d’un bâtiment neuf et les établissements souffrent souvent de la vétusté des équipements…mais si on porte de nouvelles lunettes, il y a forcément des choses qui peuvent être faites à un coût maîtrisé et avec un retour sur investissement rapide.

En terme strictement environnemental, il ne faudrait pas non plus oublier les enjeux énergétiques et carbones, les deux étant nécessairement fortement reliés. Quand on sait que le bâtiment hospitalier est responsable de 11 % de la consommation énergétique du secteur tertiaire (par le chauffage et la climatisation), on se dit là aussi qu’il y a de quoi faire, d’autant plus que ce sujet est devenu réglementaire : et oui, les hôpitaux doivent comme tout un chacun réaliser leur bilan de gaz à effet de serre tous les 3 ans : pourtant, nombreux sont ceux qui n’ont pas encore engagé la démarche :  et de notre point de vue, s’ils s’engagent juste pour être conformes à la réglementation, nous n’y voyons pas l’intérêt (excepté mieux gérer les risques) : les établissements doivent aller au bout de la démarche et exploiter le rapport de préconisations (et c’est bien ce qui est le plus difficile…), car derrière ces déploiements, se cachent de belles sources d’opportunités en terme d’économies et d’image sur le territoire (en autres). Et cerise sur la gâteau, elles agissent pour le climat !!

Quant à l’équité sociale et le bien-être au travail, ce sujet est aussi très vaste : mais là encore, on est au sommet parfois des contradictions : le personnel hospitalier étant confronté à une grande souffrance au travail… les Risques Psychosociaux n’ont jamais été aussi prégnants dans ce secteur. Le personnel manque clairement de moyens pour réaliser efficacement son travail, il doit toujours aller plus vite et même parfois sacrifier la qualité du soin au détriment de la rentabilité, et oui pour les hôpitaux, qui sont parfois au bord du gouffre, on en vient « en grossissant légèrement le trait » à parler de rentabilité. La tarification à l’activité a certes accéléré ce système inflationniste, mais ce qui est certain c’est qu’à trop vouloir rationaliser le système dans une stratégie de soins de masse, on est peut-être tombé dans un excès inverse, au détriment de la qualité, du contexte et du bien-être du personnel hospitalier : à écouter les personnels hospitaliers dans nos formations, ils sont presque tous unanimes sur la dégradation des relations au travail et des conditions de travail. Un comble pour eux qui se sont engagés dans ces métiers pour servir les autres et qui du coup, ne peuvent plus réaliser leur métier selon leur valeur ! Et nécessairement, cela coule de source, l’absentéisme est très prégnant (10 % de taux d’absentéisme dans la fonction publique hospitalière) et le burnout aussi…

Mais restons optimistes ! Cela avance, car aujourd’hui, 80 % des établissements ont inscrit le développement durable dans leur projet d’établissement : il ne reste plus qu’à réellement déployer les actions pas à pas, en fonction des marges de manœuvre, avec pertinence et bon sens. Sans oublier la congruence…

Et de fait en terme de congruence, l’hôpital se doit d’être exemplaire, c’est d’ailleurs ce que nous avait rappelé à l’époque Mme Bachelot, Ministre de la santé, « l’hôpital a par sa vocation, ses missions, ses activités, une plus grande responsabilité et un grand devoir d’exemplarité dans la mise en place d’une stratégie de développement durable ».

Et justement pour se montrer exemplaires, les établissements doivent porter une démarche porteuse de sens et motivante pour tous. Et l’implication de tous passe nécessairement par une motivation de la direction, une prise de conscience des enjeux par l’ensemble du personnel de ces établissements et par l’intégration du développement durable dans les pratiques métiers et écogestes au quotidien !

Si vous avez des besoins d’accompagnement sur le sujet du déploiement de la RSE dans les établissements de santé, n’hésitez pas à faire appel à nous.

Citation : « le peu que l’on peut faire, le très peu que l’on peut faire, il faut le faire » Théodore Monot

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